
Frapper régulièrement le même endroit du corps pour l’endurcir, le libérer de la douleur, le soustraire à la sensation : oblitérer la vie. Dans le corps social, l’employé du mois doit sans doute ressembler à ça. Un insensible, capable de se forcer souvent à l’inutile quand il n’est pas là pour promouvoir la vacuité. Endurer et répéter inlassablement le geste, en oublier l’origine, la route.
Obéir.
Si le vide existe, il pourrait être ici. Mais hélas, c’est pire.
Car le vide informe de son contraire, le vide sous-tend l’existence, le plein, l’abondance. Ici, nous ne convions ni l’air ni l’espace.
Et puis, à l’infini s’ajoute l’imagination.
Sisyphe n’aurait pas refusé un tel défi, mais Sisyphe sans cailloux, c’est qui !?
Qu’on me prête un caillou !
Illustration : ©Miré